Quel type de business avez-vous, logiciel, tech ou non-tech ?
Comme vu dans l’article précédent, l’agilité et le product management sont devenus des incontournables dans les entreprises. Pour autant, toutes n’arrivent pas à en tirer les bénéfices. Nous verrons pourquoi dans le prochain article. Tout d’abord, clarifions les différences fondamentales entres des types d’entreprises, ce qui nous permettra de mieux comprendre les raisons profondes des difficultés rencontrés par ces entreprises du 3ème type.
De l’importance du contexte
Toutes les entreprises n’ont pas le même business model. Comment on génère de l’argent, qu’achètent nos clients, qui sont nos utilisateurs, quels sont nos avantages concurrentiels, autant de questions qui vont trouver des réponses différentes en fonction de l’entreprise à laquelle on les pose.
Ici, notre objectif est de voir comment faire pour tirer avantage de l’agilité et de la culture produit lorsqu’on est une entreprise, peu importe notre business model. Alors on doit pouvoir dire rapidement quels sont les contextes dans lesquels c’est plus aisé à faire, et ceux dans lesquels ce l’est moins. Ce sont ces derniers qui sont la cible principale de cet ensemble d’articles.
Dis-moi ce que tu fais, je te dirais qui tu es
Pour cela, on va combiner les réponses à 2 questions.
→ Premièrement, est-ce que les produits de mon entreprise sont des produits numériques (applications web, mobile, backoffice, cloud, etc etc) ?
→ Ensuite si la réponse à la première question est non, est-ce que les systèmes numériques construits par mon entreprise sont des avantages concurrentiels (vos clients vous choisissent plus qu’un concurrent grâce à vos solutions numériques) ?
En fonction de vos réponses, on va donner dans cet article un nom différent pour faciliter la lisibilité de la suite :
Et voici quelques exemples pour vous aider à vous positionner :
Pour les entreprises appelées ici “non-tech”, cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune application web ou mobile construite par ces entreprises, cela veut dire que l’essentiel de leurs revenues est assuré par des produits pour lesquels la présence ou non de ces applications web ou mobile n’est pas un critère d’achat de la part des clients. Si je dois acheter un contrat d’assurance pour ma maison, je ne vais pas choisir la compagnie d’assurance en fonction de la qualité de l’application mobile. De même que je ne vais pas choisir mon fournisseur d’électricité en fonction des services présent sur le site à destination des clients de ce dernier.
À l’inverse, pour les entreprises appelées ici “tech”, les solutions numériques mises à disposition des clients sont des critères de sélection pour les clients. Par exemple, la possibilité de suivre en temps réel la position de la personne qui va livrer mon colis sera un critère pour choisir une plateforme d’achat pour les personnes qui n’aiment pas attendre une journée complète chez elle un colis. Tout comme pour le choix d’un téléphone, le système d’exploitation sera souvent un critère qui pèsera plus dans le choix que la sensibilité au réseau.
Agile friendly ou pas ?
En prenant un peu de recul sur ces 3 types de business, si on a un peu d’expérience en agilité ou qu’on cherche sur internet, on se rend compte qu’il y a déjà beaucoup de contenu qui expliquent comment être agile, comme mettre en place une culture produit et comment faire du product management pour les entreprises qu’on appelle Software ou Tech. Ces entreprises dans lesquelles les démarches d’UX, de growth hacking, Devops, Scrum, SAFe, et autres, sont toujours prises en exemple pour expliquer les concepts, les démarches et les techniques. Rarement voit-on un exemple de discovery dans un contexte de produit bancaire. D’agilité à l’échelle pour une entreprise de BTP.
On peut alors se demande, ne peut-on pas être agile si on ne fait pas rimer software avec business? Pourquoi l’IT est encore aujourd’hui vu comme un centre de coûts dans les entreprises bancaires, les assurances ou l’industrie ? Le product management d’un backoffice bancaire doit-il se résumer à faire rentrer comme on peut des centaines de projets par an, venant de directions métiers différentes, dans un même système ?
C’est sur la question du “pourquoi les sociétés non-tech ont des difficultés à être agile ou à mettre en place une culture produit?” qu’on va creuser dans le prochain article. Ensuite, on verra comment faire dans ce contexte pour mettre en place une culture produit, et enfin comment s’organiser pour plus d’agilité.
La série d’articles “Agilité et product management : De l’inspiration startup à la réalité des entreprises”
- Les limites des frameworks agile et du product management inspiré des startups
- Quel type de business avez-vous, logiciel, tech ou non tech ? -> cet article
- Quand le numérique n’est pas un levier commercial
- Produit, oh mon produit, où es-tu ?
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- De centre de coût à intrapreneur
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L’auteur : Brice Hugon Linkedin